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"Autour de notre famille"

par Lionel Gimelfarb

Immigrants juifs débarquant du vapeur Weser en 1889 à Buenos Aires.

Le nom Gimelfarb

          D’après ce que m’a dit mon père, Jaime León Gimelfarb (1910-1978), le nom que nous portons n’est pas celui de nos ancêtres, qui s’appelaient Frenckel ou Frenkel. C’est de son propre père, mon grand père paternel donc, Léïzer Himelfarb (sur la différence d’orthographe, j’y reviendrai), qu’il tenait cela.

 

          Cette histoire de nom changé a lieu quelque part entre 1827 et 1857 en Ukraine, qui faisait alors partie de l’Empire russe. S’y trouvait alors une large zone (comprenant ce que sont aujourd’hui la Lituanie, le Belarus, la Pologne, la Moldavie, l’Ukraine et une partie de la Russie occidentale) où l’établissement était permis aux juifs. A cette époque avait lieu une conscription annuelle de l‘armée impériale russe, qui levait de jeunes hommes dans les communautés juives. L’âge des recrues devait être d’entre 12 et 18 ans, mais on prenait aussi des enfants de 8 ans. Ils se retrouvaient loin de leurs familles, de leurs communautés, dans des écoles préparatoires à la vie militaire : dès l’âge de 18 ans, ils devaient 25 ans de service à l’armée. Ils étaient poussés à se convertir à la religion de l’empire, celle de l’Eglise orthodoxe russe. Naturellement, les communautés juives voyaient d’un très mauvais œil ces agissements des autorités russes et faisaient tout leur possible pour soustraire les jeunes à ce genre de service militaire. L’une des formes de résistance était de confier les enfants à des familles qui n’en avaient pas et de les faire passer pour des fils uniques. C’est ce qui est arrivé à l’un de mes arrière-arrière-grands-pères, lequel a cessé d’être un Frenckel pour devenir un Himelfarb, fils unique. Si mon père connaissait la date où cela s’était passé, il ne me l’a jamais dit. Cela est pour moi une preuve qu’il n’attachait pas beaucoup d’importance aux événements de là-bas, dans le «Oltlond» (le Vieux pays, en yiddish), outre-mer, dont il ne pouvait pas avoir des souvenirs, puisqu’il était arrivé en Argentine à l’âge de deux ans et demi.

 

          Himelfarb, oui, sans double «m» et sans «e» final — comme on aurait dû l’orthographier, Himmelfarbe, s’il s’était agi d’un nom vraiment allemand. Alors pourquoi mon nom — et celui de mon père — s’écrit-il avec un «g» ? Cela est dû à ce que, en russe, il n’y a pas de hache aspiré et que d’habitude on transforme ce son en «g» prononcé «gue». Donc, un nom de famille typiquement juif comme «Kohan» ou «Kahan» devient «Kogan» ou «Kagan» — comme Leonid Kogan, le grand violoniste russe. Comme Himelfarb et Gimelfarb. Le cas de mon père est loin d’être unique. Né à Odessa le 10 mars 1910, arrivé avec ses parents en Argentine en octobre 1912, son nom a été transcrit avec un «g» initial, alors que celui de son père l’était avec un «h».

 

          Gimelfarb est donc le nom que j’ai transmis à mes enfants Léonor et Lionel.

 

          Deux familles d’immigrés juifs provenant de l’Empire russe.

 

          La famille de ma mère — les Liptzis — est la première arrivée en Argentine. En effet, mon arrière-grand-père Nújem (Nahum) Liptzis débarque avec sa fille Dora en 1910. Celle-ci avait été choisie parmi ses onze frères et sœurs pour son courage et son endurance, m’a-t-on dit. Les dix enfants restants et mon arrière-grand-mère, devaient arriver par étapes, au fur et à mesure des possibilités de les faire voyager. Deux des frères (Ribn — Ruben — et Moïshé — Moïse —), deux des sœurs (Féïgué — Fanny — et Ethel — Anita —) et mon arrière-grand-mère (Rukhl — Raquel —) réussiraient finalement à arriver en Argentine. Il ne faut pas oublier les difficultés économiques, la lenteur des démarches pour obtenir un passeport, la Première guerre mondiale, la révolution d’octobre 1917, la guerre civile qui s’ensuivit… Vu les obstacles, on comprend que leur émigration se soit étalée jusqu’en 1925, que six des enfants Liptzis n’aient jamais pu partir et que, vu la politique (méfiance absolue vis-à-vis de l’étranger, rendant du coup les contacts épistolaires suspects) de l’alors Union soviétique, on ait perdu tout contact avec eux à partir de 1932. Je tiens ce renseignement de mon grand-oncle Moïshé Liptzis, le dernier de ceux qui ont réussi à faire le voyage en Argentine (en 1925). Quant à ceux qui sont restés, on ignore tout de leur destinée : ont-ils survécu aux famines, aux purges des années 1930, à l’invasion nazie ? Ou bien en ont-ils été victimes ?

 

          En 1912, Lyev (León) Teplitzky, celui qui deviendrait mon grand père maternel, arrive à Buenos Aires. Il est porteur d’une lettre de recommandation adressée à Nújem Liptzis, mon arrière-grand-père. Ce dernier a, entre-temps, comme beaucoup de juifs de l’époque, recours au petit commerce et possède un local dans le quartier de La Boca, d’où il distribue de la marchandise à des vendeurs ambulants. Lyev en deviendra un. Il partira, valise et livret de comptes en main, faire du porte-à-porte, plaçant ses marchandises variées tantôt comptant, tantôt à crédit. Or, il est très débrouillard, et ne tarde pas à prospérer, poussé d’ailleurs par l’amour… En effet, entre lui et Dora, la fille du patron, c’est le coup de foudre. L’année de l’arrivée de Lyev à Buenos Aires, 1912, n’est pas terminée qu’il épouse Dora. Le 8 décembre 1913 naîtra l’aînée de leurs six enfants : Rebeca (avec un seul «c») Teplitzky. 28 ans plus tard, ayant épousé Jaime León Gimelfarb en 1937, elle deviendra ma mère.

 

          Quant à la famille de mon père, je l’ai à peine connue. Et pour cause. Il y a eu un conflit de famille à propos du mariage de mes parents qui a poussé mes grands-parents paternels à ne pas y venir. Ce qu’on ma raconté est que mon grand-père paternel Léïzer s’est fâché avec mon grand-père maternel Lyev au sujet d’une histoire de dot. Léïzer, très attaché aux traditions comme à la religion, exigeait de Lyev le versement d’une dot, pour consentir au mariage de son fils. Lyev lui a dit qu’il n’était pas d’accord de verser une dot, mais qu’il était tout à fait disposé a aider le couple à s’installer, comme il le ferait d’ailleurs pour tous ses enfants. Il faut dire que Lyev s’était détaché de nombre de traditions, sans cependant perdre de vue qu’il était juif et qu’il tenait à ce que sa famille le reste. Mais en partie ses convictions politiques — il avait été bolchevik, puis était devenu social-démocrate — et d’autre part le phénomène de l’adaptation à son nouveau milieu argentin, avaient suffisamment miné son respect de certaines traditions ancestrales pour qu’il oppose un non catégorique aux demandes de Léïzer Himelfarb. Alors, celui-ci s’est montré tout aussi catégorique quant à sa désapprobation du mariage de mes futurs parents. De ce fait, je n’ai pas connu ma grand-mère paternelle décédée en 1942 et je n’ai vu mon grand-père paternel que quand j’avais huit ans, lorsqu’il y a eu une réconciliation avec mes parents. Du même coup, j’ai connu le frère cadet, Isaac, de mon père. Isaac était d’une grande gentillesse et avait un certain retard mental, dû au fait d’avoir reçu une massue de maçon en pleine tête quand il avait huit ans. Ce fut un accident pendant qu’il y avait un chantier chez mon grand-père Léïzer. Isaac a pu toutefois mener une vie assez normale : il a épousé une femme victime d’une méningite en son enfance — ils ont eu deux enfants qui n’ont pas souffert de handicap.

 

          Dans les deux familles, toutes deux originaires d’Ukraine, les parents parlaient le dialecte du sud-est du yiddish oriental*. Les enfants de la première génération née en Argentine le parlaient aussi, surtout avec leurs parents, mais avec un accent marqué par l’espagnol de Buenos Aires. Les enfants de la deuxième génération née en Argentine comprenaient souvent le yiddish mais ne le parlaient pas ou juste un peu, à moins d’avoir suivi une scolarité juive.

 

Les Teplitzky Liptzis

 

          Lyev Teplitzky a épousé Dora Liptzis en 1912. Aidés, je crois, par mon arrière-grand-père, ils ouvrent un premier magasin en 1914, rue Patricios dans le quartier de Barracas, voisin du quartier de La Boca, où ils habitent rue Olavarría. Ma mère, Rebeca Teplitzky, y est née le 8 décembre 1913. Son frère Julio est né en 1915, sa sœur Catalina, en 1917, son deuxième frère, Marcos, en 1920, son troisième frère, Raúl, en 1923 et, dans une autre maison, sa deuxième sœur, María Orieta, en 1931.

          Rebeca avait pour surnom Rebe (prononcé «RÉbé») et Catalina était surnommée Cata. Quant à Raúl (prononcé «raOUL»), son prénom officiel était Israel, mais il a choisi de se faire appeler Raúl, parce qu’il n’était pas content du prénom choisi par ses parents — il a tiré «Raúl» de la prononciation d’Israël en yiddish : «Isrouel» (prononcé «isROUel»), car c’est ainsi que s’adressaient à lui ses parents et la parenté yiddishophone. María Orieta était appelée par son second prénom, mais, plus tard, elle a préféré se faire appeler Mary — son prénom Orieta a été choisi par ma mère, qui l’a tiré d’un roman rose de Delly* alors en vogue : Coeurs ennemis II Orietta, Tallandier, 1928. On a voulu que son prénom soit inscrit avec deux «t», comme celui du roman, mais l’état civil argentin était très à cheval sur les pronoms étrangers et ne l’a admis que délesté de son second «t» (il n’y a pas de double «t» en espagnol).

 

          J’ai déjà fait mention de l’attachement relatif de mon grand-père maternel pour les choses religieuses. En revanche, il tenait à préserver le caractère juif de sa famille. C’est pourquoi lui et ma grand-mère allaient beaucoup souffrir à cause des mariages de Julio et de Marcos avec des femmes non juives. Ma mère, comme on l’a vu plus haut a épousé un juif, de même que ma tante Orieta. Mon oncle Raúl a épousé à son tour une juive.

 

Les Gimelfarb Teplitzky

 

          Mon père, Jaime León Gimelfarb, a épousé ma mère, Rebeca Teplitzky, en août 1937. Jaime est médecin de fraîche date. Ils s’installent d’abord à Buenos Aires mais ne tarderont pas à partir en province, en quête de meilleures conditions économiques. L’avenir semblait plus prometteur en dehors de Buenos Aires. Ils tentent leur sort d’abord dans la capitale de la Province d’Entre Ríos : Paraná. [Entre Ríos n’est pas loin au nord de Buenos Aires : Paraná se trouve à 470 km de Buenos Aires. Basavilbaso est à 201 km au sud-est de Paraná et Victoria à 122 km. Aranguren se trouve à quelque 306 km au nord de Buenos Aires.] Je crois qu’ils ont aussi essayé  des localités plus petites telles Victoria et Basavilbaso. C’est à Basavilbaso que mon père a été appelé au chevet d’un juge membre de la Cour suprême de justice de la province d’Entre Ríos, à qui il a sauvé la vie. Ce juge, reconnaissant, a par la suite aidé mon père à obtenir rapidement sa naturalisation, une démarche qui, à cette époque, pouvait traîner en longueur, surtout s’agissant d’un postulant juif. Il faut tenir compte du fait que mon père était un immigré russe et que la nationalité argentine ne s’acquiert «naturellement» qu’en étant né dans le pays selon droit du sol, le jus solis. Il ne serait pas étranger à l’installation de mes parents dans un petit village appelé Aranguren, dont mon père devenait médecin de la police avec rang de commissaire. Cela se passait en 1938. Jaime et Rebe allaient rester à Aranguren jusqu’en 1942, après ma naissance le 28 novembre 1941. Quelques détails anecdotiques de la vie de ce petit village. Mon père a pris énormément de poids : il est arrivé à peser 120 kg, un poids considérable pour quelqu’un qui mesurait 1,65 m. Autour du village il y avait plein d’exploitations agricoles dont je retiens deux : une colonie agricole allemande et une grande propriété d’un exploitant juif. Le propriétaire juif et son fils, surtout, ne se privaient pas de coucher avec les filles des pions, ce qui donnait des enfants rouquins, à un endroit où les gens sont majoritairement très noirauds. Quant à la colonie allemande, elle était tirée au cordeau et dûment nazifiée — nous sommes en 1938-1942. Il y avait aussi un autre médecin au village : il était d’origine allemande et nazi lui aussi. Il était «naturellement» le médecin de la colonie allemande. Or, voici qu’il part pour quelques jours de vacances et que l’un des fils du chef de la colonie tombe tout à coup gravement malade. Il est en danger de mort. A deux heures du matin, on sonne chez mes parents. C’est le chef de la colonie allemande qui s’adresse à mon père en désespoir de cause. Mon père qui est allé à la porte, revient vers sa chambre avertir ma mère qu’il part avec le chef allemand s’occuper du fils de celui-ci. La réaction de ma mère n’est pas brillante : elle est d’avis qu’il faut envoyer paître l’allemand, qu’il se débrouille pour trouver un médecin, d’autant plus que les Allemands font subir en Europe les pires tortures aux juifs. Mon père lui rappelle que, en tant que médecin, il est tenu par le serment d’Hippocrate de porter secours à quiconque se présente à sa porte, quelles que soient les circonstances. Et il part dans le char du chef vers la colonie allemande pour y soigner un malade. Mon père et son confrère allemand se faisaient par ailleurs la «guerre» : son ennemi avait commencé en abonnant mon père à un journal, El Pampero, dont la devise était «Haga patria, mate un judío», que l’on peut traduire «Soyez patriote, tuez un juif». Le Dr Gimelfarb avait pour sa part abonné l’autre au quotidien La Nación, le plus pro-allié d’Argentine. Leur «guerre» en est restée là.

 

          Deux mois avant ma naissance, ma mère est allée à Buenos Aires pour attendre ma venue chez ses parents. Outre qu’elle ne faisait pas grande confiance aux hôpitaux de province, elle commençait à en avoir marre de la vie campagnarde dont mon père était très content. Ma mère avait imaginé que mon père deviendrait rapidement riche comme d’autres médecins de campagne l’étaient devenus, ce qui n’était pas le cas de son mari. Elle s’est dès lors employée à convaincre mon père de revenir à Buenos Aires. Après ma naissance, elle est revenue au village, mais ce ne fut qu’une parenthèse —quand j’avais onze mois, ma famille s’était réinstallée à Buenos Aires.

 

          Après une brève période de flottement, mes parents sont allés vivre dans un appartement au premier étage d’une maison au 1479, rue José María Moreno, dans le quartier Cafferata, situé entre le Parc Chacabuco et le quartier de Pompeya. On accédait directement à la maison par un escalier qui conduisait de la rue vers un vestibule à droite, un vestibule-salle d’attente dans lequel il y avait trois portes : la première à droite qui s’ouvrait sur le cabinet de mon père, la deuxième et la troisième en face. Ces deux portes donnaient l’une sur la salle à manger, l’autre sur la cour, le long de laquelle on trouvait, à droite, le mur d’une hauteur d’homme et, à gauche les entrées de deux chambres — la chambre des parents, puis la salle de séjour (qui faisait aussi office de salle à manger du quotidien et de chambre à coucher pour moi). Au fond de la cour, se trouvaient la salle de bains et la cuisine, qui était un boyau conduisant à un couloir qui menait vers une petite cour arrière, de laquelle partaient des escaliers d’accès à une terrasse avec un coin buanderie. Cette maison-appartement avait donc une cour ouverte sur le ciel, qui était fermée par une bâche en toile de tente, protégeant la cour du soleil et de la pluie. C’est là que j’ai vécu jusqu’à l’âge de 14 ans. A quelques blocks de chez nous, habitaient mes grands-parents maternels et les quatre frères et sœur de ma mère: mes trois oncles et ma tante. Ma vie se partageait entre ces deux maisons et j’avais deux groupes d’amis : celui de la rue où j’habitais et celui de la rue où habitaient mes grands parents.

 

 Lionel Gimelfarb (2019)

 

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*Le yiddish est une langue germano-juive.

*Delly est le pseudonyme de deux frère et soeur, Jeanne-Marie (1875-1947) et Frédéric Petitjean de la Rosière (1876-1949), auteurs de plus d’une centaine de romans roses dont Coeurs ennemis II Orietta, Tallandier, 1928.

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Liptzis genealogía (généalogie des Liptzis)

Raquel y Nujim Liptzis, de cerca de Odessa

Hijos : Dora—Rubén—Fanny (Feigue)—Moisés—Esther (Ethel o Anita)

 

Dora se casa con León (Lyev) Teplitzky

Hijos : Rebeca 1913-Julio 1915-Catalina 1917-Marcos 1920-Raúl 1923-María Orieta 1931

—Rebeca se casa con Jaime León Gimelfarb

Hijos : Carlos Norberto

Carlos Norberto se casa con Marta Perelman en 1966, se divorcia en 1973/se casa con Marie Brack en 1975, se divorcia en 1981/se casa con Alicia Schteingart en 1983, se divorcia en 1985/se une con Griselda Viret-Boada de 1984 hasta la muerte de ésta el 13 de marzo de 2010

Hijos : solo con Marie Brack : Léonor Selena en 1976 y Lionel David en 1979

—Julio se casa con Juana María Fernández Blanco

Hijos : Miguel Angel

Miguel Angel se casa con ??? en 196???, se divorcia en ???/se casa con Mónica Streger en 197 ???

Hijos : solo con Mónica Streger : Mariano, Martín, Matías

—Catalina muere a los 17 años en 1934

—Marcos se casa con Ester

Hijos : Raúl

—Israel (Raúl) se casa con Clara Raijman

Hijos : Liliana Beatriz

 

—María Orieta se casa con Abraham Palonsky

Hijos : Claudio, Ricardo

 

 

Rubén (Ribn) Liptzis y Dora?

Hijos : Sofía, Catalina, Sara, Fermina, Marcos, Isaac

—Sofía se casa con Luis ??

Hijos : Lita y un varón

—Catalina se casa con Moisés Sargorosky

Una hija

—Sara emigra a Israel

Fanny (Feigue) se casa con Elías (Elo o Alyosha) Glauberman (1900-1959). Elo es hijo de Abraham y Raquel Glauberman

Hijos : Marcos, Frida, Berta, Jacobo (Cachito)

—Marcos se casa con Berta cuyo apellido no sé)

Hijos :

—Frida se casa con ¿¿¿, se divorcia y emigra a México

—Berta no se casa

— Jacobo (Cachito) se casa con ¿¿¿

 

Moisés (Moishe) Liptzis y Juana Lerner?

Hijos : Marcos, Angel

—Marcos se casa con ???

—Angel se casa con ???

 

Esther (Ethel o Anita) se casa con Natalio Diamand?

Hijos : Silvio, Fanny, Carlos (muere a los 20 años, durante su servicio militar)

—Silvio se casa con ???

Dos hijas

—Fanny se casa con Saúl Einisman

Hijos : Raquel, Carlos, Ariel

 

 

Los Golobochansky son del lado de los Teplitzky??

Rafael (Refúel) Golobochansky se casa con Guitl?

Hijas : Clara y María

—Clara se casa con Pedro

Hijos : Buby (varón) y Betty

—María se casa con ???, se divorcia y emigra a Israel

Una hija

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