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Vladimir Zeev Jabotinsky,

1880-1940 : « le sioniste » (2/2)

par Ada Shlaen

mouvement sioniste

La place grandissante du sionisme dans la vie de Jabotinsky

Grâce aux succès de ses traductions, Jabotinsky fut proposé comme délégué au sixième congrès sioniste qui s’était tenu à Bâle du 23 au 28 août 1903. Il n’avait même pas l’âge requis de 24 ans ! Ce sera d’ailleurs le dernier congrès sous la présidence de Théodore Herzl qui décèdera l’année suivante. Les discussions acharnées se poursuivront à cause du « projet Ouganda » soumis par le gouvernement britannique. La scission du mouvement, surtout à cause de l’opposition des sionistes russes, parmi lesquels il y avait aussi Vladimir Jabotinsky, fut évitée de justesse. Les derniers mots de Théodore Herzl : « Si je t’oublie Jérusalem, que ma main droite s’assèche » sonnèrent alors comme son testament spirituel. Pendant les débats houleux, Jabotinsky avait compris qu’il avait trouvé l’idée à laquelle il allait consacrer sa vie.

À la fin de l’année 1903, si riche en événements, Jabotinsky quitta Odessa pour Saint-Pétersbourg où officiellement, en tant que Juif, il n’avait pas le droit de résider. Grâce à l’intervention de personnes influentes, cette question administrative fut levée et il devint un collaborateur de deux nouveaux titres, totalement opposés à première vue. Le premier portait le titre « la Russie » et son rédacteur en chef, Alexis Souvorine, le payait 400 roubles par mois, ce qui était à l’époque une somme mirobolante pour un jeune journaliste. Le second journal, « La vie juive », sera le premier titre officiel du mouvement sioniste en Russie, connu plus tard sous l’appellation « L’aube » et paraîtra pendant plus de 30 ans. Évidemment, après la révolution de 1917, il fut interdit en Russie et déménagea à Berlin ; dans les années 1930 il sera édité à Paris, en tant que l’organe principal des sionistes révisionnistes.

Durant la période 1904-1914 Jabotinsky est devenu un vrai pèlerin sillonnant la Russie, l’Europe, voire le Moyen-Orient dans le but de développer le mouvement sioniste, de lui donner une vraie assise dans les pays où des Juifs étaient installés depuis des siècles. Il sacrifia son amour pour la littérature et se consacra au développement de la vie politique, sociale et culturelle au sein des communautés juives de l’Empire russe afin de préparer leur installation en Palestine. Lui qui parlait parfaitement le yiddish, prône alors l’introduction de l’hébreu dans les écoles juives en Russie et crée en 1911 à Odessa une maison d’édition Tourgeman qui devait traduire et éditer les classiques mondiaux en hébreu. Il trouvait même que les instances dirigeantes du mouvement sioniste n’étaient pas assez présentes auprès des volontaires de la 1re alyah (1881-1903) qui s’installaient en Palestine à la fin du XIXe et au début du XXe pour fonder des usines, cultiver les terres, planifier des villes nouvelles, comme son ami Meïr Dizengoff, membre actif du mouvement les Amants de Sion et futur premier maire de Tel-Aviv. Il est venu pour la première fois en Palestine en 1892 et s’y installa définitivement en 1905. À l’époque, Jabotinsky se sentait assez solitaire au sein du mouvement sioniste russe, voire mondial et en 1911 il n’alla même pas à Bâle pour le 11e Congrès. Il défendit ses idées dès novembre 1906 pendant la conférence de Helsinki et son séjour en 1908 en Palestine le persuadera de la justesse de ses vues. Lors de ce premier voyage, il prit conscience du conflit fatal entre les colons juifs et les Arabes, et prévoyait la nécessité de créer les forces d’autodéfense. Il présentera son point de vue dans plusieurs publications, dans différentes langues : yiddish, hébreu, français, espagnol et surtout russe d’autant plus qu’il avait de nombreux opposants, surtout dans les mouvements de gauche, si populaires parmi les Juifs de l’Empire russe.

Le texte complet d'Ada Shlaen est consultable  ici  sur M@batim

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