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“Le thé est à Vysotsky, le sucre à Brodsky et toute la Russie est à Trotsky *

Do you want a cup of tea ? / Вам налить чаю?

par Ada Shlaen

          Quel est le point commun entre la Russie et la Grande-Bretagne ? Évidemment le thé ! Depuis bien longtemps en Russie, comme en Grande-Bretagne, cette boisson est extrêmement populaire, même s’il existe certaines particularités, voire des différences dans la manière de la préparer, de la boire, de la savourer. Au cours des siècles, cet attachement a fait naître toute une culture, symbolisée par moult objets, devenus des symboles nationaux : les tasses en porcelaine et les porte-verres en argent, les pots à lait, les boîtes à thé artistiquement ouvragées, les théières, les samovars, les sucriers, les pinces à sucre … Le thé favorisait même le progrès technique et le bien-être ; ainsi la ville de Toula, éloignée de Moscou de quelque 180 kilomètres, a bâti sa renommée et sa prospérité sur la production des samovars. Au milieu du XIXe siècle une trentaine d’usines y produisaient plus de 150 000 unités par an qui se vendaient dans toute la Russie et même au-delà. Elle est aussi devenue et reste de nos jours la capitale russe du pain d’épices joliment décoré qui accompagne à merveille un verre de thé[1]. Au même moment, la Manufacture impériale de Saint-Pétersbourg produisait de la vaisselle en porcelaine parmi les plus raffinées, destinée aux amateurs les plus exigeants de l’entourage de la famille impériale.

Le texte complet d'Ada Shlaen est consultable  ici  sur M@batim

* Industriels, financiers, banquiers et négociants juifs – petite couche de capitalistes située au sommet de la pyramide économique – sont des acteurs incontournables du développement économique d’Odessa  au point que l’image du capitaliste juif devint un lieu commun d’une vulgate antisémite trouvant une expression synthétique dans le slogan “Le thé est à Vysotsky, le sucre à Brodsky et toute la Russie est à Trotsky”. (Isabelle Némirovski)

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