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Cholem Aleïkhem - "La paix soit sur vous !"

          Cholem Aleïkhem – de son vrai nom Cholem Rabinovitch – est né en 1859 à Pereyaslav près de Kiev (Ukraine). Il exerce successivement les métiers de précepteur, de rabbin d’Etat, de banquier, de courtier en bourse et en assurances, et d’éditeur.

 

          Il commence à écrire dès l’âge de dix-sept ans mais c’est surtout en 1883 qu’il fait ses débuts en tant qu’écrivain yiddish dans les colonnes du Yidishe Folksblat (Feuille populaire yiddish). Il est reconnu pour être l’un des « trois pères fondateurs » de la littérature yiddish moderne avec Mendele Moïkher Sforim et Yitshok Leybush Peretz.

 

          C’est un ardent défenseur des Juifs du ghetto, des « gens ordinaires ». Il consacre une partie de sa fortune, qu’il acquiert par son mariage, à faire connaître les grands écrivains yiddish. Il écrit de nombreuses nouvelles, contes pour enfants, romans et pièces de théâtre.

 

           Cholem Aleïkhem quitte la Russie en 1905 en raison d’une vague de pogromes qui sévit à Odessa et dans ses environs. Il séjourne en Suisse avec sa famille puis émigre aux Etats-Unis pendant la Première Guerre mondiale. Épuisé par les tournées de conférences auxquelles le contraint sa situation matérielle précaire, il décède à New-York en 1916.

plaque commémorative sur la maison de Cholem Aleïkem à Odessa

            C’est à Odessa qu’il écrit son ouvrage Menahem-Mendl, le rêveur, acclamé par les critiques littéraires disant à son propos qu’il est le « Mark Twain juif » ou le « Anton Tchekhov juif ». Cette œuvre est, en effet, à côté de Tévié le Laitier, l’un des chefs-d’œuvre de l’auteur. Sous forme d’un échange épistolaire entre Menahem-Mendl – qui quitte provisoirement son shtetl natal pour Kiev et Odessa dans l’espoir naïf d’y faire fortune – et son épouse, l’auteur narre les mésaventures et les échecs répétés de ce rêveur impénitent. Sous une plume ironique mais toujours bienveillante – l’écriture de Cholem Aleïchem est un élément important du comique de son œuvre – il décrit comment ce personnage, pétri de provincialisme, se heurte au monde moderne luttant à chaque instant entre admiration, consternation et incompréhension. Menahem-Mendl écrit à sa femme que, certes, la ville est très belle et qu’on peut y faire de grandes affaires mais on s’y sent étranger car elle est remplie d’impies. Les Juifs d’Odessa désertent les synagogues et prient quand bon leur semble, souvent coiffés de haut-de-forme et sans ferveur. Il se demande même s’ils n’auraient pas perdu leur âme !

 

          Cholem Aleïkhem participe également durant son court séjour à Odessa à la publication de la revue Yevreskaya Biblioteka (La Bibliothèque juive). Sa popularité est immense et s’il ne réside pourtant que trois années dans la ville – au début des années 1890 – il est malgré tout considéré comme « l’enfant du pays ». Une plaque commémorative est aujourd’hui visible sur le mur de la demeure dans laquelle il a habité.

             La tendresse est une des qualités fondamentales de Cholem Aleïkhem. Elle semble inépuisable autant pour ses semblables – frères humains et coreligionnaires –, ses personnages fictifs  que pour les membres de sa famille. Elle est particulièrement perceptible dans l’expression de son testament qu’il rédige le 15 septembre 1915, à New-York, au lendemain du décès de son fils Mikhail.

Isabelle Némirovski (26 mai 2018)

            Dans son testament, Cholem Aleïkhem demandait à ses enfants de se réunir tous les ans à la date anniversaire de sa mort (13 mai 1916) pour lire à haute voix quelques-uns de ses récits les plus gais. A la Maison de la culture yiddish, on respecte sa volonté. Rendons nous aussi hommage en lisant son testament que vous trouverez en cliquant ici.

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