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Isaac Celnikier

« La Mémoire gravée »

        « Comment peut-on oublier ? Je ne sais pas ; s’il y a un remède, je ne suis pas hostile. Qu’on me donne le remède ; qu’on me dise ! » Charlotte CHAPIRA, déportée à Auschwitz 

(Extrait film « Témoins et récits » :  https://saskiagallery.fr/index.php/production-audiovisuelle/ 

 

 

Oublier, remédier, créer ?
Celnikier

       Avec ses moyens - ceux, faibles face à l’histoire, que constituent la pratique d’un art et la connaissance de l’histoire de cette discipline -, Isaac Celnikier ne montre pas une limite ; du moins, ne permet-il pas à celle qu’il montre d’occuper dans notre espace et notre temps une place et un moment que nous pourrions regarder comme des objets. Je regarde ses œuvres ; elles contestent jusqu’à mon droit de m’ériger en sujet. 

Celnikier

       Plus de vingt ans durant, il a hésité à mettre en œuvre les enseignements reçus après-guerre aux Beaux-Arts de Prague, vacillant peut-être devant la possibilité de confier à cette conception moderne de la création en art, la tâche de figurer ce qui pour lui ne pouvait ni ne devait l’être. 

       Avec donc ces moyens récusés et ce combat contre lui-même, il a traversé le demi-siècle qui de 1945 à la fin des années 1990 s’avançant bariolé en tête de ses propres triomphes matériels et technologiques, reléguait le tragique avec la tragédie. 

       Ce fut pour les uns le moment de se souvenir, pour les autres d’oublier. 

       Pour Isaac Celnikier, ce fut le moment de passer de la peinture à la gravure, d’abandonner en route son talent naturel, ses puissances picturales acquises, la polychromie… de limiter son ambition esthétique à une imitation qui lui appartiendrait en propre, et d’un seul mouvement, de purger la gravure sur cuivre des techniques qu’elle offre comme des vertiges visuels qu’elle promet.

Celnikier

     Cette ascèse créatrice, devant nous, fait-elle mémoire, à l’équilibre entre blancs et noirs de l’œuvre gravée ?

     A la vulgate qui a traîné tout au long de la deuxième moitié du XX° siècle : «Peut-on écrire - créer - après Auschwitz», Isaac Celnikier répond non en dessinant « d’après » l’évènement, mais en travaillant la possibilité d’un après, de mémoires inquiètes de l’absolu, vibrantes et inconciliables. 

 

Pour de plus amples informations sur l’artiste, voir le site Saskia Gallery :

  https://saskiagallery.fr/index.php/2022/09/08/isaac-celnikier-artiste-polonais/

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