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David Novakowsky

par Bruno Fraitag

        La vie de David Novakowsky, compositeur et organiste, ou plutôt celle de ses partitions, est un véritable roman.

       David Novakowsky est né en Ukraine en 1848. Il étudie l’orgue, la composition et le contrepoint au conservatoire de Berditchev. À 19 ans, il se voit offrir le poste d’assistant-chef de chœur à la nouvelle synagogue d’Odessa.

       À partir de 1880, les pogroms rendent la vie difficile à Odessa mais, alors que beaucoup émigrent, Novakowsky reste. Avec la révolution bolchevik, les choses se gâtent un peu plus. Novakowsky meurt en 1921, dans la précarité, laissant un grand nombre de compositions manuscrites.

     Trois ans plus tard sa fille Rachel fait parvenir les manuscrits à sa propre fille Sophie à Berlin. Sophie, bonne pianiste et concertiste, parvient à quitter l’Allemagne en 1939 et se retrouve avec sa famille en France, en Haute-Savoie, tout près de la frontière suisse. Elle a pris les manuscrits avec elle. Peu après l’arrivée des nazis dans la zone libre, la famille fuit vers la Suisse, non sans avoir enterré les manuscrits dans une ferme près d’Archamps, toujours en Haute-Savoie, sous un tas de fumier, avec l’aide du fermier. C’est le fils de Sophie, Alexandre, donc l’arrière-petit-fils de David Novakowsky, qui revient déterrer les manuscrits après la guerre. Il les emporte à New York en 1952, année où il décroche une bourse pour étudier à l’université Columbia. Depuis, les manuscrits sont conservés au Hebrew Union College. Beaucoup ont été ensuite publiés. 

Novakowsky

       David Novakowsky n’est pas aussi reconnu qu’il le mériterait. Pourtant il a réussi à intégrer les modes de la musique liturgique juive traditionnelle avec l’harmonie et le style de la musique occidentale, le tout avec une grande richesse d’invention mélodique.

Bruno Fraitag (juin 2026)

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